ENTRETIEN AVEC SIPRIOT

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Un vrai romancier ne peut que vivre dans la réalité de son temps, et en vivant cette réalité, il prend conscience de sa responsabilité. Il essaie donc d’aider ses semblables à envisager et à résoudre, autant que possible, les problèmes angoissants de son époque.

2 Dès le lever du soleil jusqu’à son coucher, je travaille. Je suis une horloge solaire. Sans soleil, je me tais. Toute la nuit, je dors.
3 Devenir saint est le désir suprême. Mais il faut d’abord satisfaire à tous les autres désirs.
4 Je ne crois qu’à la lutte. Pour cette raison, la tristesse est exclue de mon œuvre. Il n’y a qu’une seule tristesse, celle de ne pas combattre.
5 L’inexistant est ce que nous n’avons pas encore suffisamment désiré.
6 Tout ce que je sais de Dieu, je l’ai appris en regardant la flamme et la lumière, les yeux fermés.
7 J’aime St François d’Assise, parce que son âme, par l’ascèse, par l’amour, a vaincu la matière. La réalité la plus affreuse, la faim, le froid, la maladie, la persécution, la laideur, il a réussi à les transmuer en joie… Il la transforme en une réalité plus réelle où souffle l’amour. La pierre philosophale, c’est son propre cœur et dans ce cœur, l’amour ne s’endort jamais.
8 St François ne voyait derrière toute chose qu’un seul visage : le visage du Père de toute choses. Derrière les plantes, les animaux, les hommes, Dieu, la source créatrice est toujours là.
9 St François n’a pas changé le monde. Il a changé l’œil qui voit le monde. C’est peut-être là le seul moyen accessible à l’homme de renouveler le visage du monde.
10

Salut, homme, petit cocorico bipède,
Si tu ne chantes pas, le jour ne relèvera pas.